Matériaux biosourcés : pourquoi faire le choix du béton de chanvre ?

Construction ou rénovation : chanvre-chaux, une solution innovante qui répond aux nouveaux enjeux environnementaux …

Et si les matériaux utilisés pendant des décennies voire des millénaires par nos anciens faisaient leur retour dans l’architecture… C’est le cas d’un matériau naturel et ancestral, le chanvre. Vertueux d’un bout à l’autre de son cycle de vie, ce dernier s’invite très naturellement dans les projets « bas carbone ».

Qu’appelle t’on le béton de chanvre ?

Le béton de chanvre est une solution « chanvre-chaux ». Cet isolant naturel est obtenu en mélangeant de la chènevotte (paille de chanvre faite à partir de la tige de chanvre) avec de la chaux (idéalement aérienne) et de l’eau. Les qualités exceptionnelles tant hydriques, thermiques, phoniques, qu’écologiques de ce matériau biosourcé lui redonnent aujourd’hui une vraie légitimité dans la construction et la rénovation.

• Cultivé en France et transformé localement :
  

La France produit 40 000 tonnes de chènevotte par an dont 5000 tonnes en Ile-de-France *.
Une culture qui présente comme avantages, et non des moindres, de ne pas consommer d’eau (nul besoin d’irriguer), de ne pas nécessiter l’utilisation de traitements chimiques (pesticides : insecticides, herbicides…), donc de ne pas polluer ou appauvrir les sols.

Sa transformation en granulats de chanvre destinés au bâtiment est 100% mécanique, non chimique et peu consommatrice en énergie grise car peu énergivore.

Par ailleurs le chanvre permet de stocker le carbone :
1 hectare de chanvre absorbe 15 tonnes de CO2, soit autant qu’un hectare de forêt, alors qu’un hectare de maïs n’en stocke que 2,2 tonnes ! (**)

Mais ce n’est pas tout…

La solution « chanvre-chaux » présente de nombreuses qualités qui lui confèrent toute son efficience donc sa pertinence dans les projets de construction bas carbone :

• Des qualités hygrothermiques exceptionnelles et une importante inertie
  

Avec le réchauffement climatique les épisodes caniculaires se sont enchaînés ces dernières années, au printemps et en été. Prendre en compte la régulation hygrothermique (hydrique et thermique) des espaces de vie devient donc de plus en plus important, d’autant que si celle-ci est prise en compte en amont, au moment de la construction ou de la rénovation, cela permet d’activer des solutions naturelles et économes en énergie.

Le béton de chanvre est reconnu pour sa capacité à réguler l’hygrométrie et à écrêter les températures, été comme hiver, offrant ainsi un véritable confort de vie dans les espaces intérieurs avec des températures fraîches et constantes.

La régulation de la chaleur surfacique des murs (sensation de murs froids en hiver) contribue au bien-être et de ce fait, participe à la réduction du besoin en chauffage ou climatisation.
En régulant l’hygrométrie des murs, le béton de chanvre permet de plus de limiter les phénomènes d’humidité et de moisissures que l’on rencontre souvent sur les bâtis anciens.

• Confort acoustique

Le béton de chanvre offre une très bonne isolation phonique et acoustique car il absorbe et amortit les bruits ambiants, intérieurs et extérieurs, d’où ce confort sonore ressenti dans les espaces de vie.

• Qualité de l’air intérieur
  

Matériau sain et naturel, cultivé sans intrants chimiques (pesticides : insecticides, herbicides, fongicides), le béton de chanvre présente la particularité de ne pas émettre de COV (Composants Organiques Volatiles), donc de substances chimiques potentiellement toxiques, ce qui est un atout d’un point de vue sanitaire.

Et cela, tout simplement parce que de sa culture à sa transformation et sa mise en oeuvre, aucune substance chimique n’est ajoutée. Le défibrage mécanique qui transforme la tige de chanvre en granulats se fait sans utilisation de process chimique.

Les capacités du béton de chanvre à absorber l’humidité participe également au confort sanitaire du bâti car en évitant l’apparition de moisissures sur les murs, il rend l’air plus sain.

• Résistance au feu 

Le béton de chanvre est reconnu pour son bon comportement face au feu. Sa capacité à retarder la progression des flammes et des chaleurs très élevées à l’intérieur du mur, lui permet de remplir le rôle de « coupe-feu » protecteur.

• Durabilité et recyclabilité
  

Vertueux sur l’ensemble de son cycle de vie, le chanvre est recyclable après utilisation ce qui participe à la réduction de son impact environnemental.
N’oublions pas que la durée de vie du chanvre est d’environ 100 ans d’où l’intérêt de lui donner une seconde vie ou de le valoriser en fin de vie.
Les résidus « chaux-chanvre » obtenus après projection du béton de chanvre sur les murs et égalisation à la règle, peuvent être collectés et réemployés sur d’autres chantiers comme isolants.

Le chanvre préfigurerait-il l’habitat écologique de demain ?

Les grands changements climatiques amènent ce questionnement. Comment repenser, réinventer, redessiner nos lieux de vie en intégrant les nouveaux enjeux sociaux et environnementaux ? Comment accompagner cette transition vers une architecture durable en impulsant des solutions naturelles, écologiques et économiques ?

… Et si la solution se trouvait dans un retour aux matériaux naturels voire ancestraux comme la terre, le bois, le chanvre et la chaux ?

L’équipe de rédaction de ArchitectureTerreBois.fr

Sources : * Filière Chanvre Construction / ** ADEME et Filière Chanvre Construction